http://www.nordeclair.fr/Loisirs/Musique/sorties_disques_-_rencontres/2012/02/17/christophe-willem-cool-attitude.shtmlMUSIQUE
Christophe Willem, « Cool » attitude
Publié le vendredi 17 février 2012 à 06h00
Une date à l'Olympia le 22 mai prochain mais pas de tournée encore annoncée pour
Rien ne semble atteindre le lauréat de « Nouvelle Star » 2006. Pas même l'échec de son précédent album. Va-t-il se relancer avec « Prismophonic », troisième opus pop dans lequel il met à nouveau en valeur sa voix voltigeuse ? PROPOS RECUEILLIS PAR PATRICE DEMAILLY > patrice.
les lecteurs
Note actuelle 2.75/4
demailly@nordeclair.frPeut-on dire qu'on est ici dans la continuité de l'album « Caféine » ?
>> Il n'y a pas de rupture violente. C'est une évolution. Pour chaque disque, je suis dans un état d'esprit particulier. Après, c'est vrai que le troisième est assez proche en terme de son du deuxième. La production a ce même côté sophistiqué.
Cette rupture existait davantage entre le premier et le deuxième...
>> Absolument.
Prismophonic est un peu le lien qu'il n'y a pas eu entre le premier et le deuxième.
Cet album marque aussi le retour à une voix davantage mise en avant. Est-ce parce que vos fans avaient été déroutés ?
>> Avec Caféine, je m'amusais au niveau des textures sonores. La démarche artistique était donc différente. La voix était traitée comme un instrument. J'écoute aussi ce qu'on me dit. J'ai reçu aussi beaucoup de critiques de la part des médias. Certains fans étaient déçus qu'on n'entende pas plus la voix et j'ai donc essayé de combler cette attente. Là, la voix fait corps avec la musique et reste audible.
Pourquoi le titre « Prismophonic » ?
>> Il y a deux raisons. La première fait référence à un prisme. En terme de son, je parcours ce dont s'inspire la pop. C'est electro sur certains titres, disco sur Starlite, funk sur Cool . Donc les couleurs qu'on retrouve dans un prisme sont liées aux sonorités. Le deuxième aspect, c'est le rapport à la lumière dans le sens où on retrouve des textes assez sombres avec quelque chose de lumineux dedans.
Zaho signe la plupart des textes. Un autre univers que le vôtre pourtant ?
>> On est amis dans la vie.
On s'est rencontrés il y a à peu près deux ans. Je trouvais justement que c'était très intéressant pour un album très produit comme ça d'avoir quelqu'un qui a un discours un peu plus direct et qui vient des musiques urbaines. Cela évite aussi de partir dans des images métaphoriques et d'être plus accessible que le précédent. Comme le disque est plus rythmique, il fallait une écriture qui joue avec les sons.
« Cool », c'est votre philosophie de vie ?
>> En général, j'essaie de relativiser les choses. Il y a un vrai parallèle par rapport à ce qui se passe en ce moment. On nous dit, en avançant des chiffres, que le moral des Français est en baisse. Cela me fait toujours rire ce genre de sondage. Quand leur moral a-t-il été à la hausse ?
D'où le clip dans un hôpital psychiatrique ?
>> C'est un clin d'oeil cinq ans après Double je et sa thérapie de groupe.
Vous avez une formation jazz. N'avez-vous pas envie de creuser ce sillon ?
>> J'adore Shirley Horn. Je veux bien faire un album dans ce genre-là mais je ne suis pas vraiment certain que beaucoup de gens vont écouter ça, surtout en français. J'ai testé beaucoup de choses pour ce disque puisqu'on a fait soixante-dix titres sur maquette. Parfois tu aimes entendre des trucs mais tu n'es pas à l'aise pour les chanter. Les consonances jazz à la Feist, j'aime beaucoup. Cela marche bien en anglais. Je n'ai pas encore trouvé la combinaison avec le français pour être totalement satisfait du rendu.
Est-ce essentiel pour vous de chanter en français ?
>> C'est mon pays. Il y a trop de facilités à chanter en anglais dans un style pop et je ne voulais pas aller dedans. Je n'avais pas envie non plus de faire un disque purement dancefloor où tu te fiches de ce que tu dis. Je trouvais plus intéressant de proposer deux lectures : un premier degré où on ne retient que le beat, et un second degré où on est attentif aux textes.
L'album a pourtant été écrit en anglais...
>> J'ai travaillé à Londres avec le producteur Steve Anderson. Sauf que je ne voulais pas de traduction. Zaho et moi avons donc fait des textes nouveaux sur des musiques qui existent.
Plus de nouvelles de Zazie ?
>> Pas du tout. Je voulais qu'elle vienne à Londres avec moi. Mais comme elle était en tournée, c'était compliqué. Elle n'avait pas envie de faire les choses à l'arrache mais elle est partante pour un autre projet avec moi dans le futur.
Quel recul avez-vous sur votre expérience de juré dans l'émission « X-Factor » ?
>> Je me suis éclaté.
Après, on a répété que l'audimat n'était pas bon. Mais je ne suis ni la chaîne (M6, ndlr) ni le producteur de l'émission. Qu'il n'y ait qu'une seule personne qui regarde ou sept millions, ça ne change rien dans ma manière de travailler. J'étais ravi d'être avec quelqu'un comme Maryvette qui est d'une beauté intemporelle et qui n'avait pas le même univers musical que moi.w « Prismophonic ». Disque Columbia. 13,99 E.